vendredi 14 février 2014

SCC2/5 - Une exfiltration réussie... et la découverte surprenante d'une nouvelle variété de parasites particulièrement voraces, les chenilles processionnaires et criquets migrateurs de la mondialisation

Après avoir réussi mon attentat... Et mon exfiltation !, au nez et à la barbe des "services", de l'agent Nat et du général***, il valait mieux que je me fasse oublier quelque part et que je change de stratégie.
J'ai donc résolu de me réfugier à la campagne, dans un maquis de l'Awoyo qui, par beau temps et du haut du Mont Agou, pouvait m'offrir une vue plongeante, analogique et panoramique sur la République du Luabongo. 
Et d'où j'allais pouvoir, sans danger, mener mes incursions nocturnes au Luabongo... en pénétrant dans la baronnie de Luozi via la République de Fara-Fara ou en traversant le fleuve à la hauteur de Kwamouth.


Pour quitter ma cachette et échapper à la surveillance des "services", j'aurais certes pu me peindre le visage tout en blanc, comme Azé Kokovina... enfiler une salopette qui avait été mise à ma disposition... me donner l'allure d'un éboueur du matin partant bosser en rechignant.. contrefaire la voix éreintée et les gestes fourbus d'une sentinelle de nuit pressée de rentrer à la maison...
J'ai préféré appeler sur son portable un brocanteur de ma connaissance qui s'était spécialisé en tout (loques, ferrailles, peaux de lapin, vieux papiers, fonds de caves et de greniers) et notamment dans l'achat... Au meilleur prix !, et l'enlèvement... Ofele !, de vieux meubles inutiles ou vermoulus et, avec sa complicité, à la faveur d'un pseudo-déménagement, je suis parvenu à quitter malicieusement l'hôtel de La Malibran, dissimulé dans cette armoire à secrets qui me tenait lieu de refuge et que mon ami brocanteur a réussi... En se faisant même aider par quelques corps habillés en bleu ou en kaki dont il a eu le culot de solliciter l'assistance !, à embarquer dans sa fourgonnette, au nez et à la barbe du général*** et de l'onctueux agent Nat, alias L'Evêque, alias Al-Baljiki…

Quelques centaines de mètres après la place Fernand Cocq, la fourgonnette de mon ami brocanteur s'est arrêtée brièvement devant le parking de l'ex-Garage Lada-Polygone-AB3.  J'ai ouvert la porte de mon armoire et le suis sorti rapidement du véhicule qui a repris aussitôt sa route en direction des Etangs d'Awel et du Bois de la Cambre pour égarer d'éventuels poursuivants. J'aitraversé tranquillement la chaussée d'Awel et pris la direction de la place Hendrik Conscience. J'ai fait une petite halte au n°21 de la rue Maes pour y récupère mon kimbalangbalang... Produit de première nécessite, oh !, que j'avais consigné chez mon alter ego. Puis, très calmement, me retenant toujours de courir comme un Navarrais fêtant la San Fermin, j'ai emprunté la rue du Collège à la hauteur de l'épicerie d'Ichab et de l'ancienne boucherie de Mimoun (squattée à présent par un réparateur de vélos, de chaises roulantes et de cages à canaris), puis la rue Malibran... me faisant rapidement couper les cheveux, raser les sourcils et couper les poils du nez chez un coiffeur du coin, m'achetant de nouveaux vêtements (un jeans, un pull à capuche et un bonnet) et me changeant dans la camionnette du commerçant, me débarrassant de mon portable et de mes anciens vêtements dans une poubelle... Et, toujours aussi calmement, j'ai fini par me retrouver à Flagey, à quelques mètres de la friterie (Frit-Flagey : Bosteels - Snacks - Sausen), du côté de la rue des Cygnes et du buste de Vieux Fernando Pessoa...
A l'endroit même où, comme prévu, stationnait et commençait à ronronner un autocar-avion en partance… Mélo ! Mélo ! Mélo ! Mélo ! Les passagers à bord ! Décollage immédiat ! On démarre dans cinq minutes ! Les passagers à bord ! Expo ! Expo ! Expo ! Expo ! Mboka ya ba ndoki ! Mboki ! Mboki ! Mboki ! Les passagers à bord ! Les passagers à bord ! En voituuuure !, pour la République d'Awoyo ou la République autocratique du Luabongo. Un autocar-avion dans lequel je me suis glissé, avec la complicité du conducteur,  en me faisant passer pour un guide accompagnateur ou boy-chauffeur, bagagiste, portier, serveur et préposé au nettoyage des toilettes.

C'était un autocar-avion très tapageur, l'endroit rêvé pour passer inaperçu et échapper à la surveillance des "services"... rempli de pseudo-touristes éméchés et bruyants, des Chinois et...
- Ces gens-là s'épient et se copient tellement qu'ils finissent bien, un jour ou l'autre, par se ressembler !
- Et même par se marier entre eux et par monter des coups ensemble, non ?
- Bien sûr ! Dans le Tout-Puissant Marché, l’inceste ne fait pas peur à personne ! Et, tout comme les Américains, les Chinois finissent aussi par se faire détester par tout le monde et partout où ils s’installent !

des Américains,rivaux sur scène mais (depuis l'instauration par Deng Xiaoping, en 1992, de soki "l'économie socialiste de marché", soki "l'économie de marché socialiste", nayebi lisusu te...) compères dans la salle, des « scouts » de JP Morgan Chase ou d’Exim Bank et des agents d'exploitants miniers, agricoles, forestiers et pétroliers (se faisant passer pour des médecins du genre MSF, des logisticiens, des membres d'ONG de bienfaisance et des pasteurs de différentes églises missionnaires à la recherche de nouveaux marchés) accompagnés de gardes du corps, d'interpètes et d'escort-girls... qui partaient tous ensemble, joyeusement, en colonie de vacances avec, au programme, de nombreuses activités culturelles et de multiples excursions sur le terrain : randonnées pédestres dans des régions difficilement accessibles, safaris photos en 4x4 équipés de pare-buffles, exploration ethnologique ou anthropologique, chasse aux papillons et découverte des merveilles de la nature, de son sol et de son sous-sol.

En colonie de vacances, officiellement, mais plus exactement en campagne commune d'évangélisation capitaliste… Que le Tout-Puissant Marché leur accorde sa protection !, et en mission mixte (et secrète) de prospection minière, agricole, forestière ou pétrolière en République autocratique du Luabongo ou en République d'Awoyo, sur les versants du Ruwenzori, au Nord-Kivu ou, dans les environs de Kpalimé, sur les pentes du Mont Agou et du Plateau de Danyi. Et certains esprits mal tournés et réfractaires au progrès et à l’Internationale capitaliste rapportaient que ces nouveaux partenaires-concurrents, amants-rivaux envisageaient très sérieusement de se partager les nouvelles frontières qu'ils allaient explorer ensemble, prospecter, conquérir, occuper, « exploiter de façon durable » et « ouvrir au développement et à la modernité ».
Et qu'ils se proposaient d'identifier les ressources hydrauliques à capter et à revendre au prix fort, de recenser des réserves de main d'œuvre susceptibles d'être déplacées et installées dans des usines-camps de travail. Et de repérer des sites et de se faire octroyer par les sorciers des parcs agro-industriels s'étendant sur plusieurs dizaines de milliers d'hectares ou des concessions agricoles, forestières ou minières aussi grandes que Djibouti, la Gambie, la Principauté d'Andorre, le Liechtenstein ou le Luxembourg. Et de confisquer aux habitants leurs terres communautaires, de construire des « pays des merveilles », des casinos, des bordels et des paradis... Avec étoiles filantes et bulles de champagne !, pour touristes et retraités friqués au bord de lacs enchanteurs ou sur des îles décrétées « désertes ».
Et qu'ils étaient convenus, en accord avec quelques sorciers locaux corrompus, d'expulser les pêcheurs, les paysans et les chasseurs de leurs champs, sauf quelques-uns recrutés localement... Emplois équitables ! A deux dollars par mois !, comme esclaves des plantations, esclaves domestiques, esclaves sexuels et esclaves planteurs de cannabis et fournisseurs de drogue. Et de prendre possession de leurs lacs, de leurs rivières et de leurs forêts. Et de supplanter une agriculture familiale qualifiée d'obsolète. Et de mettre fin aux activités des pêcheurs et des scieurs artisanaux. Et de chasser les courageux forçats-creuseurs indépendants des carrés miniers qu'ils occupent.
Et qu'ils se proposaient d'exploiter conjointement des puits d'extraction ou des tours de forage dans les parcs et réserves naturelles, au milieu des lacs poissonneux et des champs de manioc, en travers des pistes et des routes, au centre des terrains de foot et des cours de récréation, sur les rives des rivières ou sur les places du marché, dans les villages et à l’intérieur même des parcelles de certains quartiers d'habitation des grandes villes.
Et qu'ils envisageaient d'encercler les grandes exploitations agricoles ou forestières, les blocs d'exploration, les sites miniers et les quartiers résidentiels privatisés des « techniciens et experts en développement », de murs d'enceinte, de grillages électrifiés et de miradors de surveillance, protégés par la « Communauté internationale » et les casques bleus des Nations Unies ou placés sous le contrôle d'agents de sécurité armés, gardes industriels, gardes miniers, gardes agricoles ou gardes forestiers.
- Pour des raisons de sécurité ! Pour protéger nos investissements ! Pour mettre à l’abri les membres de notre personnel expatrié ! De même que leurs femmes aimantes et leurs enfants innocents et mignons !
- A l’abri de quoi ?
- A l'abri de mouvements d'humeur et d'explosions de colère d'une population d'envieux et d'insatisfaits, toujours au bord du pillage ou du soulèvement !
- C'est quel philosophe-conseil ou penseur de la Cour qui vous a mis toutes ces idées-là en tête ? C'est Diderot qui vous a éclairés sur la balourdise, la bousarderie et la brutalité des paysans et mis en garde contre « les excès » et la « sauvagerie » des révoltes populaires et des révolutions (en Angleterre, en Amérique, en France, en Russie, en Chine, au Vietnam, en Algérie, à Cuba) ? A moins qu'il ne s'agisse de Voltaire, l'armateur (appâté par les gros bénéfices escomptés de l’opération), du navire négrier « Le Luabongo »? Ou de l'autre Rimbaud, l'ancien mercenaire de l'armée hollandaise et mateur de révoltes populaires en Indonésie, le chicoteur de magasiniers en Abyssinie qui a toujours su « comment s'y prendre avec les indigènes » ? Ou encore Jef Van Bilsen qui offrait un répit ou un sursis de trente ans… Deux générations !, aux autocrates coloniaux dont il servait les intérêts à long terme ? Ou de GW Bush, le signataire du Patriot Act, charte de la lutte héroïque menée par la libre entreprise contre le terrorisme ?
- Toutes ces personnes éminentes ont été consultées, évidemment ! Avant de lancer de nouveaux projets de développement, nous faisons toujours procéder à des études de faisabilité très fouillées et nous ne laissons absolument rien au hasard !
- Vous êtes-vous également inspiré de la Riot Act de 1714 voté par le Parlement de Grande-Bretagne à la suite des « émeutes de Sacheverell » et qui autorisait les autorités locales à déclarer hors-la-loi tout rassemblement de plus de douze personnes ? Ou de la Poor Law qui interdisait au « menu peuple » de se déplacer ? Ou, peut-être, d'une loi plus ancienne encore, datant de 1547, qui permettait de marquer au fer rouge les vagabonds et de les asservir pendant deux ans ? Ou encore, plus récemment, d'initiatives parlementaires ou gouvernementalas au Royaume de Jupiler visant à imposer le port d'un badge aux réfugiés ou à prescrire le placement de bracelets électronques aux chevilles de toutes les personnes fichées par les services d'analyse de la menace comme présentant un risque djihadiste ?
- Et comment donc ! Depuis toujours des riches civilisés et vertueux ont été obligés de mener la guerre contre des pauvres sauvagistes et dépravés pour protéger leurs femmes, leurs enfants et leur propriétés ! Et pour augmenter leurs avoirs ! Tous les exemples sont bons à prendre ! Il y va de la défense des valeurs de notre civilisation !
- A moins que votre inspiration ne remonte à plus loin encore, aux guerres paysannes dans les pays germaniques et au grand Martin Luther, le théologien des princes allemands et de l'ordre établi ?
- Ah bon ? Et qu'enseignait-il donc à l'humanité toute entière, ce grand homme-là ? En quoi pourrait-il nous être utile ?
- Il préconisait… C'est bien simple !, de pulvériser les « hordes de paysans » entrés en rébellion, de « les étrangler, les saigner, en secret et en public, dès qu’on le peut, comme on doit le faire avec des chiens fous » ?
- C'était donc un philosophe !
- On ne peut pas mieux dire ! Il éclairait les princes, inspirait leurs actes et justifiait leurs incessants bombardements de villes et de villages et autres nécessaires et audacieuses opérations de maintien de la paix par le feu, le viol et les armes, de rétablissement de l'ordre public et de sécurisation des personnes et des biens des possédants dont on sait qu’ils sont tous des élus de Dieu !
- C'était incontestablement un philosophe, un maître, un précurseur !


Cessons de cauchemarder et réveillons-nous dans le canton de Djaba, Préfecture de l'Avé, République Awoyolaise, un petit Etat de l'Afrique de l'Ouest, situé entre la Côte d'Ivoire et le Nigeria. Je dépose mon sac et mon kimbalangbalang
- Calhambeque ?
- Kimbalangbalang, j'te dis !
à Nassogne, pour quelques mois, jusqu'à la fin de L'Harmattan.
Et j'y retrouve Gougoui Kangni, mon beau-père adoptif, et les clients et les livres de la bibliothèque-WC du gîte rural de Nassogne.
Et j'y redécouvre aussi le foufou d'ignames (pilées) et la sauce gluante (à base de gombo et d'adémé)…

Tadam tadaaam ! Batterie, tambours, trompettes et saxophones ! Guitares solos, guitares rythmiques et guitares basses ! Verckys vole comme un papillon et pique comme une abeille ! Franco attaaaque ! Bassines et casseroles, gongs et maracas, bouteilles de Mongonzo, klaxons, sifflets et sonnettes de vélo! Simaro Massiya Lutumba perpétue ! Zaïko Langa Langa, Papa Wemba, Evoloko Joker, Pépé Kallé, King Kester Emeneya, Werrason, JB Mpiana, Ferré Gola, Fally Ipupa et de nouveau Zaïko Langa Langa assurent ou disparaissent ! Cris des atalakus ! Ah tala ku, tala ku mama, zekete zekete ! Course au pouvoir, Mbiri-Mbiri, Kwiti-Kwiti, Nzinzi et Diarrhée verbale ! Vimba Vimba ! Mama Siska ye wana ! Ya Mado ! Djuna Djanana a pris du champ mais Sexion d'Assaut et Maître Gims (alias Gandhi Djuna) sont désormais
- Des fois j'fais des choses que j'contrôle pas !
passés à l'offensive !
Bousculades à l'entrée et bagarres à la sortie du stade ! Explosion de pralines fourrées à la boule puante et lancer de cacas Molotov ! On va RIIIR ?

On attend toujours de RIIIR






Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/







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