vendredi 14 février 2014

SCC2/4 - Pourquoi j'ai dû fuir précipitamment la châtellenie d'Awel et comment j’ai trouvé refuge dans les maquis de l'Awoyo

Ça se passe dans un hôtel particulier de la châtellenie d'Awel au lendemain d'une fête d'anniversaire qui s'est terminée en jus de pondu...

Vers 2 du matin, encore éclaboussée de mini-shrapnels de chocolat fétide aux odeurs pestilentielles, tremblante et frissonnante, réalisant la gravité de la situation, La Malibran martèle du bout des doigts la poitrine de ses interlocuteurs...
- Et si je l’avais avalée, cette praline ? Je n'aime pas ça du tout ! Vous vous imaginez un peu !
- Rassurez-vous, Excellence ! Tout va bien à présent !

- Tufi na mama na yo ! Vous allez avoir de gros problèmes !
pousse des cris  hystériques, presse (supplie, menace d'en référer à la Haute Hiérarchie)  le général*** du Saint-Office et l'onctueux agent Nat (comme Nat King Cole ou lokola "National de documentation") haut-gradé des "services" de faire aboutir rapidement leur l'enquête et invective brutalement ses (au moins sept) suppôts et estafiers
- Bougez-vous ! Faites n'importe quoi, mais faites quelque chose ou je vous change en pourceaux ! Nalingi komona clair ! A quel type de perturbateur avons-nous affaire ? Est-ce un intifadiste, un éboliste ou un artiviste ? Un Moyib A Mbong ou un adepte des anti-valeurs ? Un mobutiste ou un proto-lumumbiste ? Un décembriste ? Un activiste de la société civile ? Un BDK ? Un M23 ? Un adepte du pasteur Mukungubila ? Un ancien Kadogo, vengeur du commandant Masasu ou du colonel Mamadou Mustafa Ndala ? Un évadé du CNPP ou de l'Université de Makala ? Un résident permanent de l'île "Lokele Monde sans loi ? Un ventrier, un diambeur, un kretcheur ou un éboulementeur ? Un archéo-anarcho-castro-troskiste ?  S'agit-il d'un "z" authentique ou d'un bulanko empestant l'aïl ou l'oignon ? Ou d'un Hindou, d'un Musulman ou d'un Chinois ? Ou d'un Guangzhou ou d'un Djika peut-être, un Parisien ? A moins qu'il ne s'agisse d'un albinos, d'un créole ou d'un « allochtone »: un Popo, un Wara, un Ndingari ou un Nebali ? Que dit le Net ? Faites-moi rapport immédiatement ! Il faut namona clair !
- Rassurez-vous, Excellence, tout est désormauis sous contrôle ! Nous explorerons toutes les pistes ! Le terroriste à la praline ne pourra plus longtemps nous échapper !

- Tufi na mama na yo ! Vous ne savez pas qui je suis ! Vous allez devoir vous expliquer ! Sachez bien que je vous tiens pour personnellement responsable, Nat ! Et que je ne manquerai pas d'en référer à la Haute Hiérarchie ! Croyez-moi bien, cette affaire ne restera pas sans suite !
- Soyez tranquille, Excellence, le nécessaire sera fait ! Le général*** et moi-même, nous y veillerons personnellement !
- Attention, Nat, vous risquez d'avoir
 de très très gros problèmes ! Là-dessus, je vais me coucher ! Laissez-moi tranquille et videz-moi les lieux ! Cette réception et cet attentat m'ont totalement épuisée et j'ai besoin de prendre du repos ! Que personne ne me dérange...

Vers 13 heures 30, à peine réveillée, encore traumatisée, prenant connaissance des premiers résultats de l'enquête,  La Malibran...
- Vous vous rendez compte seulement ? Et si je l'avais avalée, cette praline, vous vous imaginez les dégâts ? 
cherche encore ses phrases, ses mots, son souffle, fulmine, bredouille, tient des propos indistincts, confus ou incohérents et, visiblement, n'est pas encore remise de ses émotions:
- Vous m'annoncez qu'on a retrouvé des objets suspects dans un couloir du sous-sol : un ebonga, et un kitunga et même des restes de nourriture  ! Vous vous rendez compte ? Et ce n'est pas tout ! Vous me dites à présent que le terroriste aurait probablement échappé aux recherches en se cachant à l'intérieur d'un vieux meuble laissé à l'abandon dans un couloir, près de la buanderie et de la salle de repassage ! Et que le délinquant y aurait apparemment bénéficié de toute une installation  ! Est-ce que vous rendez compte de ce que vous me dites ? Est-ce que vous vous rendez compte seulement ? 
Je n'aime pas ça du tout ! Cette affaire vous ne restera pas sans suite !
- Soyez tranquille, Excellence ! Le terroriste à la praline finira bien par se trahir et nous le coincerons !

Vers 14 heures 15, découvrant avec stupéfaction en compagnie de ses gens et des enquêteurs des "services"...
- Je suis effarée ! J'hallucine ! Je suis abasourdie ! Je n'aime pas ça du tout ! Vous vous rendez compte seulement ? Il s'agissait d'un véritable complot !
les détails techniques de l'agression dirigé contre elle, La Malibran s’en prend violemment à ses (au moins sept) collaborateurs les plus proche, menace à nouveau de les transformer en pourceaux et, pique une colère épouvantable qui lui fait perdre une bonne partie de sa voix et de son autorité : 
- Ainsi donc, il y avait préméditation ! Comment cet infoutu de la vie a-t-il appris que je fêtais mon anniversaire à l'avant-veille de la nouvelle année ? Et comment ce mapeka pouvait-il savoir que je raffolais des pralines ? Et comment ce musengi pouvait-il connaître l’existence de cette armoire vermoulue, abandonnée dans un couloir, au sous-sol de mon hôtel particulier, vieille de plusieurs siècles et donton me dit qu'elle était pleine de malices et de diableries dont moi-même j’ignorais l'existence ? Et dans laquelle ce niangalakata a probablement pu s’enfermer à clef , verrouiller la porte de l’intérieur et échapper ainsi aux fouilles et recherches ? D’où ce maraud tenait-il ses renseignements ? Ce terroriste a certainement bénéficié de complicités internes ! Sans doute a-t-il été renseigné par l’une ou l’autre lingère qu’il aura ignominieusement séduite ! A moins que le complice du forban ne soit un opposant qui aurait réussi à intégrer méchamment le corps des chauffeurs et des gardes du corps ! Ou un ancien rebelle qui serait parvenu à se glisser sournoisement parmi les jardiniers ou garçons d’écurie ! A-t-on envisagé toutes les hypothèses ? Le terroriste n'aurait-il pas été assisté dans son entreprise diabolique par l'un ou l'autre de ces trois rois mages que l'agent Nat avaient repérés et placés sous la surveillance de ses hommes ? A-t-on investigué à ce sujet ? Sait-on à présent comment cet infâme jeteur d'opprobre a-t-il pu s'enfuir ? Et où se trouve-t-il à présent, ce braconnier, ce voleur de régimes de noix de palme, ce fabricant de charbon de bois dans les forêts seigneuriales ? Et quelle est l'agence d'intérim qui nous l'a dépêché, cet infâme jeteur d'opprobre ? De quel nom, ce kuluna a-t-il signé sa feuille d'engagement ? Vié ba Diamba, dites-vous ? Nani wana ? Que est le métier, le sexe, l'âge et l'ethnie de cet incivique ? Quelle est son duché ou son grand-duché d'origine ? A quel camp appartient-il et quel est son parti politique ? Où prie-t-il ? Est-il connu de l'Onem, de l'Ocam ou du Cpas ? Que renseignent les banques de données de l'ex-Agence Nationale de Documentation ou de l'ex-Service d'Action et de Renseignements Militaires ? A-t-on effectué tous les prélèvements nécessaires à l'identification de ce petit journalier malfaisant ?  Vié ba Diamba est-il présent sur Facebook ou sur Twitter ? Quels sont ses followers ? A-t-il des parents, une femme, une maîtresse, des collègues, des amis, des voisins ou des enfants que l'on puisse torturer et terroriser ? Une voiture à saisir, une télévision, un ordinateur ou une chèvre et des poules à embarquer et à jeter au cachot ? Connaît-il des gens ? Des gens le connaissent-ils ? Qu'on me fasse une recherche fouillée sur internet ! Derekitima ! Et qu'on fasse arrêter tous ceux qui refusent de collaborer avec nos « services  ! Je vais les changer tous en pourceaux !

Vers dix-huit heures, La Malibran reçoit des enquêteurs des "services" les toutes dernières informations et devient complètement hystérique (sa bouche crache un feu d’enfer et ses cheveux s'agitent comme des murènes en chasse ou des serpents courroucés  à la recherche de « capables et donc coupables » à déchiqueter ou de proies à dévorer) : 
 Et vous me dites, à présent, que certains de mes (au moins sept) collaborateurs les plus proches auraient revendu à un brocanteur et marchand de ferrailles et de loques, au prix du bois de chauffage, l'armoire vermoulue dans laquelle le terroriste aurait trouvé refuge ! Je n'aime pas ça du tout ! Et que la transaction aurait été passée... depuis quelques jours déjà, et que la date et l'heure de l'enlèvement du meuble avait été fixée alors... à la veille de la nouvelle année ! Vous vous rendez compte ? Aujourd'hui même donc ! Dans la matinée ! Est-ce que vous vous rendez compte seulement de ce que cela implique ? Ainsi donc, certains de mes collaborateurs, soumis à la question, ont-ils reconnu s'être faits posséder et avoir, par leur incompétence et leur cupidité, facilité l'exfiltration du'undangereux terroriste  ? C'est une faute grave qui ne restera pas sans suite ! Ces gens-là sont stupides, cupides et criminels! Je vais les changer en pourceaux ! 

Climat de psychose. Menance "imminente" de niveau 4. Annulation du feu d'artifice et des festivités de fin d'année. Démontage du sapin de Noël lumineux installé sur la "place des Evolués". Installation de caméras de surveillance ciblant les lieux de rassemblement connus. Fermeture du Bois de la Cambre. Nombreuses perquisitions menées à Lingwala, Bumbu, Yolo, Ngiri-Ngiri, Selembao et dans le groupement quasi-autonome d'Awel-Matonge. Traque des RIIIR libératoires incontrôlables qui déferlent sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes interpellées et embarquées pour audition...


Ça se passait dans mes aventures de hibou oreilles de chat.
J'étais devenu le terroriste à la praline que tout le monde recherchit.

Mais j'avais réussi à me faire exfiltrer, quelques heures plus tôt, peu avant midi, dans un panier de linge sale ou dans une armoire vermoulue revendue... Au prix du bois de chauffage !, à un vide-caves et greniers... une vieille armoire inutilisée  dont l'enlèvement avait habilement été programmé depuis plusieurs jours ! 

Et j'avais à réussi disparaître ! Subrepticement ! A l'aisément! Comme une petite souris ! Par un tour de magie ! Na facilité kaka !

Ou comme le fit, en d'autres temps et en d'autres lieux, un certain docteur Fleury, gynécologue (de jour) et avorteur (de nuit) dans un centre médical de Ngaliema, apôtre 
(les week-ends et les jours fériés) dans une église de Selembao … sortant rapidement de la salle d’op après une interruption de grossesse ratée, dans la nuit du 24 au 25 décembre... ne se risquant pas à dire Jwahe Nowel, à personne, ni au personnel de santé, ni aux parents ou aux tuteurs de la petite 207 venus surveiller leur investissement... fuyant les applaudissements, les journalistes et les interpellations... s’engouffrant dans sa voiture et démarrant en trombe... se volatilisan, provoquant une folle panique et une débandade générale dans le dispensaire où tout le monde a aussitôt pris la fuite : les infirmiers et les administratifs, les autres malades… et même quelques fidèles, venus demander le transport au «bon samaritain » ?
Ou comme le fit Adu Elenga, échappant aux regards des "services" coloniaux après avoir chanté en public « Ata ndele mokili ekobaluka »… et réapparaissant, quelques temps après, à Brazza, de l’autre côté du fleuve, après avoir pris place, clandestinement, de nuit, à bord d’une pirogue aux propriétés magiques ?

On peut souffler, non ?
Et rire un  peu, à demi-voix, en veillant à ne pas trop se faire remarquer... parce que dans certains milieux et dans certaines circonstances, les rires sont considérés comme subversifs ou, pour le moins, chelou !





Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire